✅ Article remis à jour le 17 juillet 2025, pour que tu aies toujours les infos fraîches !
Je me souviens de ma première soirée à Bangkok : ce mélange d’odeurs d’épices, de musique dans les rues, de sourires et de chaos organisé.
Et puis, au détour d’un quartier animé, une autre image : les néons roses, les rabatteurs, les regards fuyants.
Un monde parallèle que je n’avais pas prévu de croiser aussi vite : celui de la prostitution.
Ce n’est pas le genre de sujet qu’on aborde facilement entre deux dégustations de phàt kà prao, mais si tu voyages ici, tu y seras probablement confronté d’une manière ou d’une autre.
Et franchement, ce serait dommage de ne rien comprendre à ce que tu vois.
Parce que derrière ces lumières, il y a des histoires humaines, des réalités sociales, des parcours de vie.
Des choses qu’on ne voit pas sur TikTok.
Je ne suis pas là pour juger ou moraliser. Juste pour t’ouvrir une fenêtre sur ce que j’ai observé depuis que je vis ici.
Car non, la prostitution en Thaïlande ne concerne pas seulement les touristes en vadrouille.
C’est une réalité sociale et économique complexe, aux multiples visages, qui concerne aussi et avant tout, les Thaïlandais eux-mêmes.
📜 Pourquoi il faut tout recontextualiser
Regarder la prostitution en Thaïlande avec un prisme occidental, c’est risquer de passer à côté de ce qui s’y joue vraiment.
Ici, les repères sont différents :
- La famille passe avant tout, même avant soi. Soutenir ses parents est un devoir moral et social fort, ancré dans la tradition.
- Le karma n’est pas une idée abstraite : se sacrifier pour les siens est perçu comme un acte vertueux qui améliorera sa vie future.
- Dans une société où l’écart entre riches et pauvres est immense, une fille qui réussit à envoyer de l’argent chez elle peut être vue comme celle qui “sauve” sa famille.
Ce n’est pas une justification, ni une glorification.
Mais un cadre. Un éclairage.
Celui d’un pays où les lignes bougent entre affectif, devoir et survie.
Et oui, il y a aussi la solitude.
La quête de stabilité.
Le besoin d’amour.
Autant d’éléments qui viennent brouiller les frontières entre relation, transaction et illusion.

Infidélité des Thaïlandais
En Thaïlande, beaucoup d’hommes sont perçus comme volages, absents ou instables dans leurs engagements affectifs.
Face à cela, certaines femmes se tournent vers des étrangers, espérant davantage de stabilité émotionnelle ou de soutien matériel.
Il arrive qu’un vrai attachement naisse, sans attente d’argent ni arrière-pensée.
Et parfois, la relation repose sur un compromis tacite : un peu de présence contre un peu de sécurité.
C’est souvent une façon de composer avec la vie, dans un contexte où les sentiments et les moyens de subsistance sont intimement mêlés et où préserver les apparences de réussite reste une pression bien réelle.
⚖️ La prostitution est-elle légale en Thaïlande ?
En Thaïlande, la prostitution occupe une position paradoxale : bien qu’elle soit officiellement illégale selon la loi de 1996 sur la Prévention et la Répression de la Prostitution, elle reste très présente dans la réalité quotidienne.
Ce paradoxe s’explique par plusieurs facteurs entremêlés : une économie souterraine florissante, une certaine tolérance culturelle et un pragmatisme social qui pousse les autorités à fermer les yeux sur ce qui est pourtant interdit.
Autrement dit, tout le monde sait… mais tant que l’ordre public est maintenu, personne ne dit rien.
Dans les zones touristiques en particulier, cette industrie génère des revenus importants, ce qui explique pourquoi les lois sont appliquées avec souplesse, voire parfois ignorées.
Mais attention : cette tolérance apparente ne signifie pas qu’il n’y a ni règles ni dangers.
Le racolage reste interdit, tout comme l’exploitation de mineurs ou l’organisation de réseaux de prostitution.
Ces actes sont gravement punis par la loi.
👠 Les multiples formes de prostitution thaïe
Quand on évoque la prostitution en Thaïlande, beaucoup imaginent aussitôt les quartiers rouges comme Patpong à Bangkok ou Walking Street à Pattaya.
Ces lieux existent, bien sûr, et sont même devenus emblématiques.
Mais ils ne représentent qu’une petite partie d’un système bien plus vaste, ancré dans la société thaïlandaise et beaucoup moins visible au premier coup d’œil.
La prostitution prend en réalité plusieurs formes, destinées à des clientèles très variées :
- Les “go-go bars” et “beer bars” : ce sont les plus connus des touristes. Tu en trouveras à Nana Plaza, Soi Cowboy ou à la Pattaya Walking Street.
Les go-go bars mettent en scène des danseuses sur podiums, tandis que les beer bars t’invitent à partager un verre (et parfois plus) avec une hôtesse. - Les salons de massage : certains sont de véritables sanctuaires de bien-être où tu pourras profiter d’un massage thaïlandais traditionnel exceptionnel.
D’autres, en revanche, proposent des services sexuels supplémentaires, connus sous le nom de “happy ending”.
Un bon indicateur ? Si l’ambiance est très suggestive ou les tenues trop sexy, mieux vaut passer ton chemin. - La prostitution de rue et les freelancers : plus discrète mais bien présente dans certaines zones touristiques. Ce sont souvent des femmes ou des ladyboys qui abordent directement les passants.

Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que la majorité de la prostitution en Thaïlande concerne… une clientèle thaïlandaise.
Et leurs codes sont très différents :
- Les body massage : très prisés des Thaïs, ces établissements proposent un massage érotique, souvent entièrement nu, qui se termine par une relation sexuelle.
C’est une forme de luxe discret pour une clientèle locale ou asiatique. - Les karaokés : plus intimistes, ces bars permettent d’inviter une hôtesse à boire et discuter.
Si le feeling passe, la soirée peut se prolonger ailleurs. - Les services en ligne — les “N” (entertainment) : très populaires aujourd’hui, ces prestations se trouvent sur LINE ou d’autres apps.
Les services s’appellent des “N” (pour Entertainment) et peuvent aller de la simple compagnie (boire un verre, discuter) à des prestations complètes (NV), incluant des relations sexuelles.
Les tarifs varient selon le temps et le type de prestation.

Ces lieux sont rarement fréquentés par les touristes occidentaux, non pas parce qu’ils sont interdits, mais parce qu’ils sont culturellement et linguistiquement codés.
Un univers parallèle, invisible pour qui ne connaît pas les usages locaux.
👩 Pourquoi autant de Thaïlandais se prostituent ?
L’argent reste la première motivation.
C’est un raccourci vers un revenu élevé, parfois inaccessible autrement surtout sans diplôme, dans un pays où les écarts de richesse sont importants.
- Une masseuse de body massage peut gagner jusqu’à 200 000 bahts par mois.
- Une N (entertainment sans sexe) peut toucher 1 500 à 2 000 bahts pour quelques heures de compagnie.
- Une NV (avec acte sexuel) facture généralement 4 000 à 8 000 bahts la nuit.
Mais derrière ces montants, il y a d’autres réalités :
- le manque de perspectives professionnelles, en particulier pour celles qui viennent de milieux ruraux et n’ont pas poursuivi leurs études.
- une instabilité affective fréquente : certaines femmes ont du mal à trouver un compagnon stable ou fiable, surtout dans un contexte où certains hommes sont perçus comme volages ou peu engagés.
- l’attrait de l’argent facile, dans une société où la sexualité est moins taboue qu’en Occident, et parfois vécue de manière plus directe ou détachée.
- une instabilité affective fréquente : certains hommes sont volages ou absents, ce qui rend la quête d’un compagnon stable difficile.
- la pression sociale à réussir, à envoyer de l’argent, à acheter des biens pour ses parents…
Et surtout, il ne faut pas croire que cela ne concerne que des filles pauvres venues d’Isaan.
Tu trouveras aussi des étudiantes de Bangkok, des femmes mariées ou encore des net idols qui voient là une manière d’atteindre un certain confort matériel rapidement.
💔 Une spirale difficile à quitter
Ce travail peut rapporter gros… mais il demande énormément.
Et il laisse des marques profondes, souvent invisibles au premier regard.
- Plus les revenus sont élevés, plus le style de vie s’ajuste en conséquence.
Résultat : beaucoup n’arrivent jamais à mettre de côté. - Revenir ensuite à un emploi classique, payé autour de 15 000 bahts par mois, est souvent un choc psychologique.
L’écart entre la vie menée et celle qu’il faudrait mener devient difficile à combler. - Certaines femmes développent une forme de dépendance au confort, à la reconnaissance, voire aux substances qui permettent d’oublier ou de tenir le rythme.
Une ancienne travailleuse du sexe, devenue autrice, résumait cela ainsi : “Ce monde est un piège doré. Il attire, il flatte, puis il enferme.”
Et dans les cas les plus sombres, on tombe sur des réalités dramatiques : traite humaine, réseaux criminels, exploitation de mineurs.
Des ONG comme le DEPDC, actives notamment dans le Nord de la Thaïlande, œuvrent à la prévention, à la protection et à la réinsertion des victimes.
Heureusement, lorsque des abus sont prouvés, les autorités thaïlandaises peuvent agir de façon très ferme.
😔 Comment réagir et voyager de manière responsable ?
Alors, comment réagir quand on voyage en Thaïlande et qu’on se retrouve face à cette réalité complexe ?
Ouvre les yeux, sans détourner le regard : ce n’est pas parce que “tout le monde fait semblant de ne pas voir” que tu dois faire pareil.
Comprendre, c’est le premier pas vers un comportement éthique.
Respecte la loi, même si elle semble floue : ce n’est pas parce que certain ferment les yeux que tu dois franchir la ligne.
Sois responsable dans tes choix.
Fuis les zones grises : si un lieu, une ambiance ou une proposition te parait bancale, écoute ton instinct.
Ton malaise est souvent un signal précieux.
Privilégie le tourisme engagé : choisis des activités et des prestataires qui rémunèrent correctement leur personnel, respectent les droits humains et ne profitent pas d’un système opaque.
Un bon massage n’a pas besoin d’arrière-pensée.
Garde ton esprit critique : tu n’es pas là pour juger, mais ça ne veut pas dire qu’il faut fermer les yeux.
Chaque dépense est un choix, et chaque choix a un impact. Alors autant le faire en conscience.
Parle-en : plus on met de mots sur ces réalités, plus on sort du fantasme touristique.
Et plus on peut voyager avec lucidité, respect et bienveillance.
Tu veux continuer à explorer le pays du sourire ? Voici quelques lectures à ne pas manquer :
🏓 Ping pong shows : un ping pong très particulier…
🙆 Ladyboys en Thaïlande : entre clichés et vérité
💬 Et toi, tu en pense quoi ? Tu as déjà été surpris par ce que tu as vu en Thaïlande ?
Viens en discuter en commentaire, sans jugement, toujours avec respect.
FAQ
La prostitution est-elle légalisée en Thaïlande ?
Non, elle est techniquement interdite, mais tolérée dans les faits.
Les touristes peuvent-ils avoir des ennuis ?
S’ils restent dans les zones touristiques et n’enfreignent pas la loi (mineures, drogues), rarement.
Comment reconnaître une fille de bar ?
Généralement, elles travaillent dans des zones connues, portent des tenues sexy et t’invitent à t’asseoir ou boire avec elles.
Y a-t-il aussi des hommes prostitués ?
Oui, surtout dans les quartiers gays de Bangkok comme Silom.
Est-ce que toutes les masseuses proposent des services sexuels ?
Non, loin de là. La plupart des salons sont très salons très sérieux.






On discute ?
Partage ton expérience ci-dessous :)